Françoise Lafin-Meysonnier,
A nos amies de Vivement Jeudi en souvenir de tout ce que nous avons réalisé ensemble depuis de longues années, avec une pensée particulière pour celles qui nous ont quittées, particulièrement Lucienne Cronel (3 octobre 1927-12 juin 2004) qui a été l'âme de notre groupe
Nous remercions particulièrement :
• Annie Guigneton qui a mis à notre disposition une partie de sa collection de manuels scolaires de l'époque concernée
• Tous ceux qui nous ont fourni divers éléments du matériel utilisé, d'anciens cahiers d'élèves, des photos et des documents, notamment Raymonde Chassagneux, Renée Combe, Pierre Cronel, Josette Martin, Renée Mazet, Annie et Bernard Parnet , Eliane Philippon, Marinette Tziganok, Marguerite Vial.
• Toutes celles qui, anonymement, ont bien voulu nous apporter leurs témoignages.
• Maurice Damon, Colette et Joseph Barou qui ont assuré la mise en forme de ce cahier.
L'équipe de Village de Forez et les responsables du Centre social de Montbrison qui ont permis cette publication.
Couverture : un écolier studieux, Montbrison, 1941
Introduction
Dans le cadre des activités hebdomadaires de notre groupe Vivement le jeudi, il nous a paru intéressant d'échanger nos souvenirs concernant "la vie à l'école" de notre enfance.
La spécificité de cette école a intéressé un grand nombre d'écrivains : romanciers, historiens, publicistes. Nous n'avons pas la prétention d'en allonger la liste mais simplement de faire revivre cette école – la nôtre – à partir de nos souvenirs d'enfants.
Dans l'histoire chaotique de l'enseignement en France, pour la première fois, l'instruction du peuple devenait une réalité concrète. Toutes les tentatives – il y en eut un grand nombre au cours des siècles – s'étaient heurtées au problème du financement des écoles et des enseignants et à celui de la résistance de la classe populaire, trop préoccupée de sa propre subsistance pour sacrifier le moindre sou à l'instruction, jugée un luxe inutile.
La révolution industrielle de la deuxième moitié du XIXe siècle, l'avènement de la IIIe République modifiaient la donne économique et politique. L'instruction du peuple devenait une ardente obligation. Jules Ferry fit de l'école un "service public" en la rendant gratuite, obligatoire et laïque.
Pendant environ un siècle, entre 1870 et 1970, cette école dite école de la République, école pour tous, école du porte-plume et de l'encre violette a permis à plusieurs générations d'enfants du peuple d'accéder à l'instruction. Elle a atteint l'apogée de sa réussite dans la période d'entre les deux guerres. Ce fut "notre école", celle que nous avons essayé de faire revivre.
Une documentation s'avéra indispensable pour faire émerger de nos mémoires les souvenirs d'un passé victime de l'oubli.
La visite du musée de l'Ecole 1900 à Saint-Martin-les-Olmes, des photos de classes, du matériel conservé par les unes et les autres, nous ont permis de retrouver le cadre, les conditions de vie, l'ambiance dans lesquels se sont déroulées nos activités scolaires.
Elèves au pied de l'estrade, plus ou moins dociles, plus ou moins réceptifs, nous avons reçu un enseignement de qualité que, grâce aux manuels scolaires de l'époque et aux cahiers d'anciens élèves, nous avons pu reconstituer.
Qui étaient ces "maîtres" auxquels nous devons une part de ce que nous sommes ?
Ils nous ont été présentés dans l'exposé de Madeleine Fréry : Le maître grandeur et servitudes.
Notre vie à l'école était indissociable de celle dans la société où nous vivions. Ce n'est pas sans émotion que nous avons retrouvé les souvenirs d'un monde encore tout imprégné des traditions ancestrales, où les rapports humains – amicaux ou conflictuels – constituaient la trame de la vie sociale, où le rythme de la vie était favorable au travail bien fait, à la réflexion et à l'approfondissement de toute chose.
Nous avons connu, dans notre enfance les dernières années de son existence. Très vite, il a basculé dans une autre époque : celle de la vitesse et du rendement, de l'individualisme et de la jouissance, de l'accélération du progrès, des changements à la vitesse grand V.
Vous comprendrez, chers lecteurs, que nous gardions une certaine nostalgie de l'école au temps de l'encre violette.
Table
INTRODUCTION page 3
PREMIERE PARTIE
La journée d'un élève à l'école primaire
Le départ pour l'école 5
L'entrée en classe 6
Les bâtiments scolaires 8
Dans la classe 9
Sur les murs de la classe 12
Le repas de midi 14
La récréation 15
Récompenses et punitions 17
La sortie de l'école 21
Sur le chemin du retour 22
DEUXIEME PARTIE
Elèves au pied de l'estrade
L'éducation morale 23
Les savoirs fondamentaux 31
Savoir écrire 33
Savoir lire 34
Savoir compter 46
L'enseignement des matières à caractère culturel 57
Histoire 57
Géographie 64
Les sciences 71
Initiation artistique, travail manuel, dessin,
chant, gymnastique 80
Le certificat, témoignage de Mario Fréry 87
L'école est finie et après… 90
Conclusion 97
TROISIEME PARTIE
Le maître d'école, grandeur et servitude