CAHIER N° 133

Daniel et Marie-Claude BABY

Joanny Durand et les monuments aux morts de la Loire

IntroductionNotre intérêt pour l'œuvre de Joanny Durand est né à Leigneux. Le sculpteur y a réalisé le monument aux morts, le plus intimiste de sa carrière et, ironie du sort, c'est celui-là que la lèpre de la pierre a choisi de ronger à tel point qu'en 2009, la municipalité le fit refaire à l'identique. Habitants de la commune, interpellés par ces travaux, par la double signature du maire et du sculpteur, nous avons voulu en savoir plus sur le monument d'une part, sur le sculpteur d'autre part.
Nos démarches nous ont amenés dans sa belle villa de La Bouteresse où nous avons profité d'un agréable et précieux concours avec l'accès aux archives familiales Durand. Grâce à elles, nous avons pu connaître l'œuvre complète de Joanny Durand et les multiples facettes de ses capacités. Est-ce par la guerre de 1914-1918 et les rencontres qu'elle lui a values qu'il a eu la révélation de ses talents ?
Dans l'entre-deux-guerres, il a beaucoup œuvré, composé notamment poèmes et chansons à la gloire du Forez qu'il a chanté dans les cabarets parisiens et mené la vie un peu désordonnée d'un artiste sans jamais oublier la terre du pays natal qu'il traînait à la semelle de ses souliers.

La guerre de 1939-1945 l'a chassé de Paris et relégué à Sainte-Agathe-la-Bouteresse dans sa chère province. Il y a peut-être perdu son statut national et sa vie parisienne, mais il y a gagné une grande réputation régionale et des orientations nouvelles vers la littérature, le dessin, l'illustration, les sanguines, la céramique…
Il aimait passionnément son pays, ses parents, sa demeure familiale et avait voulu que son corps fut enseveli, auprès de ses parents, dans la terre du clos qu'il avait tant aimé. C'était le 10 octobre 1955, il avait 69 ans.
Ce cahier reprend, avec de nouveaux développements, la communication présentée le 12 avril 2014 au colloque du Printemps de l'histoire au centre social de Montbrison.